Le bois de charpente est un matériau pratique, facile à utiliser et à trouver. Il compte parmi les moins coûteux en construction, malgré des techniques d’assemblage assez complexes.
Outre les qualités des pièces dont la siccité du bois et la rectitude des pièces, il est surtout important de garantir la solidité de l’ensemble. Pour ce faire, les méthodes d’assemblage sont parmi les garanties d’une bonne facture d’une charpenterie. Les techniques sont variées et certaines sont plus utilisées que d’autres.
Bois de charpente : l’importance d’un bon assemblage
Un assemblage consiste à créer des points d’union et de jonctions entre 2 ou plusieurs pièces de bois. Le but est non seulement de réunir les éléments pour éviter par exemple d’utiliser des blocs lourds, mais surtout de créer un tout, stable et ergonomique. En d’autres termes, l’assemblage a pour finalité de donner à la structure obtenue une excellente résistance aux forces de traction ou de pression auxquelles elle doit faire face. Enfin, l’assemblage consiste donc à conférer de la robustesse à la charpenterie.
Les assemblages sont également utilisés pour organiser la disposition de chaque pièce de la charpente, selon la destination de cette dernière, comme toiture, comme ouvertures, etc. Mais en dehors de ces aspects fonctionnels, les assemblages peuvent aussi jouer un rôle esthétique, principalement au niveau des jointures.
Les différentes sortes d’assemblage
Selon la taille des pièces, la configuration de la charpente ou encore les contraintes qui vont impacter sur la charpente, l’on choisit des assemblages différents. Les techniques d’assemblage sont multiples et variés, mais les plus connus, donc les plus utilisés sont l’assemblage bout à bout, l’assemblage à recouvrement et l’assemblage à tenon et mortaise.
L’assemblage bout à bout
Il s’agit d’une des techniques les plus simples puisque, comme son nom l’indique, elle consiste, à assembler les pièces par leurs bouts, avec le moins de modifications possible. Il en existe plusieurs sortes dont :
L’assemblage à sifflet du bois de charpente
L’assemblage à sifflet permet de joindre deux bouts à coupe oblique. Les principales variantes sont les assemblages à sifflets désaboutés, avec des bouts découpés en biais ou verticaux pour éviter leur glissement. D’autres modèles désaboutés, dits « à crochet » sont conçus avec une entaille jusqu’au milieu pour s’emboiter avec leurs pairs pourvus de la même entaille, mais en sens inverse. Ces types d’assemblages sont généralement utilisés pour les grosses pièces de charpenterie comme les chevrons, les pannes, etc. Ils sont efficaces pour transmettre les forces de compression.
L’assemblage avec enture à mi-bois
L’assemblage avec enture à mi-bois consiste à procéder à l’emboîtement de deux pièces avec entaille horizontale occupant la moitié de la longueur du bois. Il s’agit d’une méthode idoine pour les très grosses pièces comme les poutres. Elle utilise aussi des fixations métalliques pour maximiser la tenue.
L’assemblage à recouvrement
Réputée être plus efficace que les assemblages bout à bout, cette technique vise à créer des pièces dont le bout ou une autre partie de la première va couvrir une partie de la seconde. À ce propos il y a :
- L’assemblage à recouvrement en sifflet qui comporte une coupe oblique dont la surface est un peu plus importante que celle de l’assemblage à sifflet classique.
- La version à mi-bois qui consiste à retirer de l’épaisseur sur une partie des deux pièces pour pouvoir les emboîter. Ce type d’assemblages se décline sous quelques configurations (en T, en croix, en L, à queue d’aronde, etc.)
- L’assemblage avec feuillure dont une seule pièce comporte une entaille pour recevoir le bout de l’autre pièce.
- Le type avec feuillure et onglet pour lequel la pièce d’accueil aussi bien que la pièce à recouvrir comportent un onglet.
L’assemblage à tenon et mortaise du bois de charpente
Il s’agit également d’une des techniques d’assemblage les plus courantes en charpenterie, étant donné qu’il offre une fixation ferme et une bonne stabilité des éléments. Ce système consiste à créer une pièce avec un embout (le tenon) façonné de manière à rentrer dans une fente (la mortaise) réalisée sur l’autre pièce. C’est une technique employée couramment aussi bien pour les fermes que les fermettes d’une charpenterie de toiture. Elle se présente aussi sous quelques déclinaisons, à savoir, à tenon à mordâne et mortaise à renfort oblique, à tenon traversant (apparent sur la face postérieure de la pièce à mortaise), à tenon-mortaise double, à tenon mortaise chevillée.
En résumé, la charpenterie présente d’innombrables manières d’assembler les pièces. Leur usage procède d’une réflexion approfondie concernant leur propriété à assurer la jonction ferme des pièces, à éviter l’infiltration d’eau, mais aussi à éviter toute altération esthétique. Pour plus de garanties dans l’accomplissement d’un tel ouvrage, il vaut mieux faire appel à des professionnels confirmés.
Assembler du bois lamellé-collé : méthodes et contraintes actuelles
Ces deux matériaux, le lamellé-collé et le contrecollé, sont le fruit du savoir-faire en ingénierie du bois. Ce type de bois est de plus en plus prisé en charpenterie pour sa stabilité dimensionnelle, son excellente résistance mécanique et sa régularité. Cependant, ces matériaux imposent des techniques d’assemblage adaptées à leurs propriétés particulières. Ceci, notamment à cause de leur fabrication à partir de lames de bois collées sous pression.
Contrairement au bois massif, le bois lamellé ou contrecollé permet des portées plus longues avec moins de déformation. Ce qui rend leur utilisation idéale dans les structures à grande échelle. Toutefois, leur densité variable selon les essences et leur comportement à l’effort imposent des assemblages rigoureux. Ces techniques sont également renforcées par des connecteurs métalliques intégrés en atelier.
En 2025, les artisans professionnels adoptent généralement les assemblages à tenon-mortaise ou à embrèvement. Ils redoublent toutefois ces assemblages à l’aide de fixations invisibles ou collées pour maintenir une esthétique nette sans compromettre la solidité. Grâce à la préfabrication, les pièces sont usinées avec précision, ce qui rend l’assemblage sur place plus simple et fiable.
Enfin, il faut appliquer les colles structurelles pour le collage des lamelles sont elles-mêmes déterminantes dans la durabilité des assemblages. C’est particulièrement le cas dans les environnements humides ou à fortes variations de température. De la sorte, il faut apporter un soin particulier à l’orientation des couches et à la compatibilité des colles.
FAQ : Assemblage de bois de charpente
Quelle est la différence entre un assemblage à tenon-mortaise et un assemblage à mi-bois ?
Le tenon-mortaise consiste à emboîter un tenon dans une mortaise, tandis que le mi-bois repose sur l’enlèvement de matière sur deux pièces pour les encastrer à demi-épaisseur.
Peut-on combiner plusieurs techniques d’assemblage sur une même charpente ?
Oui, selon la fonction des pièces et les contraintes mécaniques, plusieurs assemblages peuvent coexister sur une même structure.
Quel assemblage privilégier pour une charpente apparente ?
Les assemblages traditionnels comme le tenon-mortaise ou les queues d’aronde sont souvent choisis pour leur esthétique, parfois complétés par des chevilles bois.
Les fixations métalliques affaiblissent-elles l’aspect traditionnel ?
Elles peuvent être discrètes ou dissimulées dans l’ouvrage, et offrent une sécurité structurelle supplémentaire sans nuire à l’apparence si bien intégrées.