Aujourd’hui largement devancée par la charpente fermette, les types de fermes traditionnelles demeurent une référence dans la construction des grandes maisons, non seulement à cause d’une solidité et d’une durabilité légendaire, mais aussi pour le côté esthétique et une immense possibilité en matière de design. Mais la charpente classique présente toutes ses qualités grâce à ses fermes, imposantes et non moins emplies de technicité. À ce propos, on dispose d’une bonne liste, mais quelques-unes sont plus connues que d’autres.
En quoi consistent les fermes de charpente traditionnelles ?
La ferme est la partie latérale (perpendiculaire aux gouttereaux ou aux murs de façades) et souvent apparente d’une charpente de toiture. Elle sert de support aux éléments qui accueillent la couverture et assurent la répartition des charges et qui sont principalement, les pannes, les chevrons, les liteaux. De forme triangulaire, la ferme traditionnelle se compose de 3 éléments essentiels, à savoir, l’entrait qui est la base du triangle, les arbalétriers formant les côtés, donc la pente, puis le poinçon qui constitue la hauteur du triangle. Selon le modèle de charpente, d’autres pièces peuvent s’ajouter à cet assemblage. Ce sont entre autres, les fiches et les contrefiches, les jambes de force, les blochets, etc.
En général, la construction des types de fermes de charpente traditionnelles fait appel à l’usage de grosses poutres. Cela la destine à une mise en œuvre au sein des grandes constructions, étant donné qu’elle nécessite des murs porteurs de grande solidité et assez épais. Et en dépit de cette réalisation plus difficile par rapport à la charpente industrielle, une charpente formée de fermes traditionnelles peut se présenter sous un parterre de déclinaisons.
Quels sont les types de fermes de charpente les plus connus ?
La diversité des maisons anciennes est souvent due à celle de leurs toitures, elles-mêmes se distinguant d’une construction à l’autre par différents styles de fermes choisis. Mais en dehors de leurs composants et leurs aspects, les fermes traditionnelles peuvent aussi se distinguer par leur destination. À cet effet, certains modèles seront plus appropriés pour les toitures avec combles non aménageables. En revanche, d’autres se prêtent aisément à l’aménagement de comble pour espace de vie ou de rangement. Ces derniers sont plus nombreux. On rencontre ainsi deux catégories de fermes.
La ferme latine, pour les combles perdus
La principale sinon l’unique ferme destinée aux combles perdus est celle dite « latine ». Elle est probablement l’ancêtre des fermes puisqu’elle date de l’Antiquité. C’est la forme de ferme, la plus simple, la plus basique et reste la plus courante. Son entrait est retroussé (et parfois doublé) et supporte toute la partie basse des arbalétriers, réduisant ainsi la profondeur de la toiture. Elle intègre des contrefiches permettant de limiter la pression des pannes intermédiaires sur les arbalétriers, et parfois aussi des pièces de contreventement, s’ajoutant comme support à la panne faîtière.
Les fermes pour toiture avec combles habitables
Cette catégorie est la plus diversifiée, sans être la plus répandue. Ces fermes se distinguent par un entrait retroussé qui ne supporte que la partie haute des arbalétriers. Elles génèrent ainsi de l’espace, mais font appel à d’autres pièces de bois en guise de support et qui se fixent au niveau du plancher créé. Les plus connues de ces types de fermes sont :
Les fermes de charpente sur blochets
Les blochets sont des pièces de bois se plaçant horizontalement sur les murs porteurs pour caler le bout des arbalétriers. Des jambes de force obliques accueillies par des semelles placées sur le plancher s’appuient sur la partie basse des arbalétriers tout en fixant les blochets.
Chez une variante du système sur blochets, il y a la ferme à la Polonceau dont les jambes de force laissent place à des suspentes verticales. Des contrefiches stabilisent et relient le pied des suspentes à la partie des blochets supportant les bouts des arbalétriers.
Les types de fermes Palladio
Il s’agit d’un modèle dont l’origine remonte au temps de la Renaissance en Italie. Éponyme de l’architecte qui l’a inventé, cette ferme est la plus simple des modèles à entrait retroussé, puisque les suspentes supportent directement l’entrait.
La ferme à la Mansart
Ce modèle offre le plus d’espace de combles, car les arbalétriers jouissent du soutien intégral de l’entrait, ce dernier disposant de deux appuis, les jambes de force obliques (le haut vers l’intérieur) sur lesquelles s’appuient les contrefiches qui soutiennent l’entrait sur des parties intermédiaires.
La ferme boiteuse
Il s’agit d’un modèle à pentes asymétrique pour créer des combles entre deux murs porteurs de hauteur inégale. Les arbalétriers sont de longueurs différentes (un court et un plus long). Un bout de l’entrait se place sur le mur et soutient le pied de l’arbalétrier court. Tandis que l’autre bout vient se mettre à un point intermédiaire de l’arbalétrier à forte pente, lequel servira de soutien à un blochet. Celui-ci se poursuit par une jambe de force prenant appui sur une semelle et maintient la partie basse de l’arbalétrier.